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- Jeudi 8 Décembre 2016
- Journée d'étude au Mémorial de Caen :
Matin : Visite guidée avec les autres classes de la région Normandie inscrites sur ce projet.
Après-midi : Intervention des partenaires et contexte historique, ensuite Témoignage de Ginette KOLINKA et échanges avec nous.
- Jeudi 5 Janvier 2017
- Étude de documents aux archives départementales sur les rafles de Mai 1942 et Octobre 1942.
- Mercredi 18 Janvier 2017
- Voyage à Auschwitz en Pologne
-Mercredi 17 Mai 2017
- Restitution au Mémorial de Caen
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...Je suis assez perplexe pour ce projet, mais j'ai envie d'aller vivre toutes ces émotions. Ça doit être assez froid comme ambiance. Je pense à toutes ces personnes qui ont été déportées et exterminées à cause de leur religion...
William
...Je pense que ce projet va être enrichissant, tant par le fait de réaliser ce qu'il s'est passé dans les années 40, mais aussi par le fait d'avoir le témoignage de Ginette Kolinka, rescapée d'Auschwitz...
Aurélien
...Cette expérience peut nous apporter un certain recul sur notre vie...
Clarisse
...Ce projet sera intéressant et émotionnellement éprouvant...
Sara
...J'appréhende et j'ai en même temps hâte de voir ce que nous allons visiter. Je suis assez curieuse de voir ce que nous allons apprendre et de comprendre ce que ces personnes ont vécu...
Coline
...En revenant de Pologne à l'aéroport de Deauville, je pense que nous aurons déjà tous pris un grand recul et nous aurons alors une réflexion différente sur notre vie...
Chloé
...Je suis persuadée que cette expérience va être la plus bouleversante de ma vie. Tant sur le plan émotionnel que sur la vision de la vie en général...
Allison
...Je trouve ce projet intéressant. Je pense qu'il va pouvoir nous enrichir énormément...
Aline
...Je trouve que ce voyage peut nous faire prendre du recul sur certains événements du passé, nous ouvrir les yeux sur la réalité, nous rendre plus responsables, plus matures face aux événements qui peuvent découler de la folie d'un seul homme...
Adrien
...On prend conscience que ce que l'on imagine n'est pas toujours la réalité...
Océane T
...Nous trouvons que c'est une bonne expérience à vivre sans savoir à quoi nous attendre...
Elodie et Gladys
...Après avoir découvert plusieurs lieux de mémoire, j'ai l'opportunité de partir sur les traces de ces millions de déportés...
Océane B
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En Français :
Lecture et analyse du livre de Patrick MODIANO Dora Bruder (Prix Nobel de litérature 2014) oeuvre de fiction.
- Étude de témoignages :
Je ne vous oublierai jamais, mes enfants d'Auschwitz de Denise HOLSTEIN,
Les miraculées de Sébastien BAILLY,
Ginette KOLINKA, Une famille Française dans l'histoire de Philippe DANA
- Création et mise à jour du blog,
- Atelier d'écriture.
En Histoire :
De l'Etat Français à la IVe République (1940-1946) :
- D'un régime démocratique à un régime autoritaire
- La mise en place d'un nouveau régime / la révolution nationale
- Un autre choix pour la France : le refus de la défaite / l'unification de la résistance
- La participation effective de l'Etat français à la déportation et au génocide des Juifs d'Europe
Exploitation des données recueillies aux archives départementales de Seine-Maritime (76) :
- Etude des documents relatifs aux mesures de recensement, d'exclusion, de spoliation des Juifs.
- Etude des procès-verbaux d'arrestation des Juifs lors des rafles de mai et d'octobre 1942 à Rouen.
- Usage du livre de Françoise Bottois, De Rouen à Auschwitz, les Juifs du "Grand Rouen" et la shoah, 9 juin 1940-30 août 1944, Nice, Ovadia, 2015.
Réalisation d'une carte interactive des deux rafles de mai et d'octobre 1942 à Rouen :
- Création de fiches individuelles des personnes raflées (texte et images)
- Edition d'une carte interactive reprenant les fiches sur Genially.com
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Pour le voyage que nous ferons à Auschwitz en janvier 2017, nous sommes allés au mémorial de Caen le jeudi 08 décembre 2016. Nous sommes partis de l’IFA à 8:15. Nous avons pris le car jusqu’à Caen, pour faire la visite du mémorial. La visite a commencé à 10 :15, avec pour sujet principal : ’’ Guerre mondiale, guerre totale ’’. Notre guide, Carole, a personnalisé notre visite en ciblant le thème qui nous intéressait le plus pour le voyage à Auschwitz. La visite du mémorial s’est terminée à 12 : 30, ensuite nous avons déjeuné. A 14 :00 une conférence était donnée. Des représentants de la région, du mémorial de la Shoah, ainsi qu’un inspecteur académique de la région étaient présents. Tour à tour, ils se sont présentés et ont parlé du projet auquel nous avons la chance de participer. Ils étaient accompagnés d’une rescapée d’Auschwitz-Birkenau, Ginette Kolinka. Cette femme de 91 ans nous a alors raconté sa bouleversante histoire. Âgée de 19 ans lors de son arrestation, cette femme va connaitre un périple douloureux. Elle sera interpellée chez elle presque par hasard le 13 mars 1944 alors qu’elle rentrait déjeuner. Son père son petit frère ainsi que son neveu seront également interpellés. Ils vont d’abord être incarcérés dans la prison d’Avignon avant d’être internés dans le camp de Drancy. Quelques semaines plus tard, la famille Kolinka sera déportée en direction d’Auschwitz-Birkenau. Alors que Ginette Kolinka, elle, partira pour Birkenau dans le camp pour femmes, son père et son petit frère monteront dans un camion par indication de Ginette, parce qu’elle voulait leur éviter de marcher jusqu’au camp, lorsqu’ils monteront dans le car, Ginette sera soulagée, elle ne savait pas ce qui allait alors leur arriver. Ils seront exterminés tandis que son neveu partira pour le camp masculin. Ginette raconte que ce qui fut très difficile à son arrivée là-bas fut de se retrouver nue devant des inconnues. Les conditions de vie de Ginette à Birkenau furent déplorables et inimaginable. Elle restera incarcérée jusqu’en mai 1945 où elle sera rapatriée en France. Elle retrouvera sa mère ainsi que ses deux sœurs aînées. Ses deux sœurs lui permettront de faire face et de tenir bon après ce drame. Elle arrivera à reconstruire sa vie lentement. 55 ans après le drame vécu, Ginette décide de rendre service à l’association dont elle fait partie en témoignant. Madame Kolinka cherche à transmettre aux générations futures un message de tolérance. Cette femme souhaite que le mot haine n’existe plus dans nos mémoires. Elle parle d’Adolf Hitler comme d’un salaud qui a fait de ses soldats des bourreaux qui ont exterminé un peuple pour des fautes qui leur ont été injustement attribués (Perte de la guerre 14-18 des allemands à cause des juifs, …). Son témoignage m’a bouleversé, tant par le récit de Ginette que par la prise de conscience lors de cette journée. J’ai été étonné par le fait que Ginette nous parle d’Hitler qui, pour moi ne me paraît pas si réel, étant donné que cet homme n’est plus qu’un personnage historique, tandis qu’elle a connu cette époque. Je pense que l’enfer que ces personnes déportées ont pu connaître n’est pas imaginable, et qu’il n’est pas possible de se mettre à leur place, mais que cela peut nous faire comprendre les conditions difficiles qu’ils ont éprouvées. Ginette Kolinka est une femme qui mérite tout notre respect, ce qu’elle a pu endurer est horrible.
Aurélien
Je trouve que Ginette Kolinka est une femme "classe" au premier abord. On n'imagine pas un instant qu'elle ait subi de telles souffrances et surtout qu'elle ait la force et le courage de nous faire partager cette expérience. Ginette Kolinka restera un exemple pour tous, elle a su admirablement nous expliquer tous les détails dont elle se souvenait , avec ses mots, ses émotions. J'ai été choquée quand elle a dit que les nazis avaient tout étudié à l'avance pour humilier et torturer des parents, des enfants, des frères et sœurs. Étaient-ils sans cœur ? Ils avaient pourtant des familles eux aussi ! Comment pouvaient-ils ne pas éprouver le moindre remords, la moindre compassion .. Tellement de questions restent sans réponses...même Ginette Kolinka ne peut y répondre!
Allison
J'ai ressenti un sentiment de tristesse face à cette femme qui nous a confié une partie de sa vie. Elle nous a délivré un témoignage poignant. Bien loin des livres d'histoire, celle-ci nous a donné beaucoup de ses impressions face à ces événements. Je lui serai reconnaissant à vie de s'être confié à nous.
En cette journée, nous avons pu faire un retour sur des événements sordides du passé. Et le témoignage ainsi que la visite du Mémorial de Caen ont pu nous faire prendre du recul, un grand recul sur ce que nous vivons aujourd'hui
Ginette Kolinka nous a fait découvrir son passé et nous a ouvert les portes de sa mémoire. Elle nous a également donné la responsabilité d'être "les garants" de ses souvenirs et de témoigner à notre tour ..
Adrien
Ce jeudi 08 décembre 2016, la classe de BAC CO PB est allée au mémorial de Caen.
Il est 14h00 nous nous dirigeons vers la salle de conférence pour assister au témoignage de Ginette KOLINKA, qui était accompagnée de 3 personnes (représentant du mémorial de la Shoah, inspecteur académique de la région et un représentant de la région Normandie).
Ginette KOLINKA est une rescapée juive de la seconde guerre mondiale (1939-1945), elle nous a raconté toute son histoire … Et nous avons vraiment été émus
Ginette KOLINKA est issue d’une famille juive mais pas spécialement pratiquante, elle était domiciliée à Paris, elle avait 6 frères et sœurs et ses parents et les deux plus grandes de la famille travaillaient sur les marchés.
Après leur recensement la famille de Ginette KOLINKA est partie en zone libre dans le sud de la France en zone libre où elle fut arrêtée.
Quand Ginette KOLINKA racontait son histoire, nous avons toutes les trois ressenti de la tristesse surtout au moment où elle nous a dit qu’elle devait retrouver son père et son frère à l’arrivée au camp puisqu’ils étaient partis en camion (elle pensait bien faire en leur disant de monter dedans, car ils étaient fatigués) tandis qu’elle y est allée à pied.
Par la suite, toutes les femmes se sont trouvées regroupées dans l’attente de leur tenue. Quand elle s’est mise à demander dans combien de temps le camion allait arriver… A ce moment-là, nous avons été choqués car Ginette KOLINKA nous a expliqué qu’une femme lui avait ri au nez en lui disant que la fumée qui sortait provenait des corps des déportés qui étaient dans le camion. C’est à cet instant que la jeune fille de 19 ans a compris que les deux hommes de sa famille étaient décédés.
Juste après, on a su également et cela nous a vraiment surpris que le plus difficile pour elle fut de se retrouver nue devant les nazis et les autres déportées… Alors que dans le même temps elle était tatouée…
Nous avons été étonnés de voir cette dame âgée de 91 ans, se porter aussi bien aujourd’hui avec tout ce qu’elle a subi. De plus lors de son retour à Paris, elle a réussi à reprendre un mode de vie correct, car elle a retrouvé sa mère et ses sœurs aînées, qui elles n’ont pas été déportées et après elle eut une vie de bonheur.
Clarisse Aline et Sara
Le témoignage de Ginette KOLINKA au Mémorial de Caen m’a fait froid dans le dos par rapport à ce qu’elle a vécu à Auschwitz-Birkenau. Elle raconte : qu’elle a dû fuir Paris pour le sud de la France à Vedène pour être en sécurité avec sa famille. Lors de son témoignage il y a deux faits qui m’ont marqués le premier : c’est quand elle a raconté qu’elle rentrait par hasard chez elle pour manger et là il y avait la gestapo dans l’appartement. Ginette a été emmenée avec son père Léon, son Frère Gilbert et son neveu Jojo, alors que si elle n’était pas rentrée à son domicile peut être que jamais elle n’aurait été déportée ! Et le deuxième c’est l’arrivée à la gare de Birkenau et c’est à ce moment-là qu’elle a retrouvé les 3 membres de sa famille… mais tout a été très vite car les Allemands ont trié et séparé les personnes. Ginette et Jojo son neveu sont ensemble car ils peuvent aller à pied, Léon et Gilbert montent dans le camion car cela leur évitera de marcher jusqu’au camp de travail ce qu’elle pensait mais elle ne savait pas que c’était un camp d’extermination …
Maintenant le fait qu’elle en parle ainsi c’est assez perturbant car Ginette aurait pu rester dans le silence toute sa vie sans témoigner, et sur son visage on ne peut lire les horreurs de ce passé. Lors de ce témoignage très précis j’ai pu « imaginer » l’horreur. Je sais aussi que les mots « Haine et Merci » ne sont plus dans son vocabulaire et qu’à travers son témoignage, nous sommes les générations qui devront à notre tour raconter son histoire et surtout leur histoire pour tous ceux qui ont vécu l’horreur à Auschwitz-Birkenau. Aujourd’hui à 91 ans, elle a pu reconstruire une vie mais elle n’oubliera jamais ces hommes, femmes et enfants de passage à Birkenau …
Océane.b
Ginette Kolinka
N’aime pas le mot haine,
Elle fut arrêtée avec son frère son père et son neveu quand elle est rentrée pour manger…
Elle ne veut pas qu’on la remercie
Elle nous raconte aussi que la séparation avec son petit frère son père a été très douloureuse et quand elle a découvert les fours crématoires elle croyait que c’étaient des usines
Apres sa sortie des camps elle a refait sa vie mais n’a jamais parlé de cela avec son fils car elle ne voulait pas en parler ; elle préférait le garder pour elle
Elle nous dit que elle ne se souvient pas d'avoir eu des sentiments là bas, ce qui lui reste c’est le fait d’être crasseuse
Quand elle nous raconte son histoire dans les camps elle ferme les yeux pour se remémorer les moments.
Gladys M
Ginette Kolinka raconte :
Elle nous dit que quand elle a été déportée, c’est parce que quelqu’un l’a dénoncée. Quand les nazis les ont emmenés avec son père, son frère et son neveu, ils ne savaient pas où ils allaient, elle ne s’attendait pas à arriver dans un camp. Elle n’avait que 19 ans quand elle a été déportée. Ils sont partis dans un train ; ils étaient très nombreux dans un wagon et il n’avait pas de place pour allonger leurs jambes ni pour aller aux toilettes. Elle nous dit que quand ils sont descendus il y avait un camion et qu’elle a dit à son petit frère et son père de monter mais elle ne savait pas qu’en montant dans ce camion ils allaient mourir elle nous dit que c’est de sa faute si ils sont morts c’est elle qui leur a dit de monter car ils étaient fatigués, mais je pense que ce n’est pas de sa faute car elle ne pouvait pas savoir ce qui allait leur arriver et elle voulait les protéger. Arrivée dans ce camp elle nous dit qu’ils lui ont fait un tatouage appelé un matricule. Elle nous raconta aussi que ce qui fut le plus gênant pour elle c’était d’être nue et d’avoir les cheveux rasés. (…) Quand elle nous a raconté son histoire elle fermait les yeux elle repensait à ce qu’elle avait vécu. Elle nous a dit que nous sommes la dernière génération à pouvoir entendre son témoignage. Je me suis demandé comment elle a pu refaire sa vie après avoir vécu cette horreur.
Elodie
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Procès-verbal d'une arrestation effectuée le 9 octobre 1942
Source : Archives départementales de Seine Maritime (cote 3352W2)
Contrôle des Israélites
Source : Archives départementales de Seine Maritime (cote 3352W2)
Aurélien et Chloé
Document n°1 :
Nous avons travaillé sur la lettre du 17 juillet 1942 où l’ingénieur en chef régional demande au préfet régional de Rouen de suspendre les lignes téléphoniques pour les juifs.
Document n°2 :
Nous avons étudié la circulaire préfectorale du 1 juin 1942 où le préfet de la Seine-Inférieure, par le biais du secrétaire général, demande à Mr le maire de Rouen, les instructions à suivre concernant l’insigne spéciale concernant les juifs.
Nous avons analysé les procès-verbaux d’arrestation de la rafle du 6 mai 1942 de ces personnes :
Mr Holstein Bernard
Mlle Jacobzone Solange
Mr Joskowicz Abram
Mr Kajler dit Kayler Charles
Mr Kofman Simon
Mr Kusmanas Joseph
Mr Laufert Joseph
Mr Leder Zlama
Mr Levy Lazare/Gaston
Mr Levy Lucien/Jean
Mr Levy Jean/Hippolyte
Océane et Sara
Nous avons étudié deux documents (une lettre du maire de Rouen et une circulaire préfectorale).
La lettre du maire de Rouen, datant du 11 novembre 1940, demande au commissaire (Mr PIAT) de veiller à ce que les commerçants juifs aient mis une affiche officielle sur leur commerce stipulant « entreprise juive ».
La circulaire du préfet René BOUFFET, datant du 21 mars 1940, ordonne à tous les commissaires divisionnaires de police spéciale de la région de faire respecter l’obligation d'affichage "entreprise juive" sous peine de ne pouvoir continuer l'activité.
PROCES VERBAUX D’ARRESTATION
- RECHTCHAFT Elie
- ROKITA Jack
- ROSENSHEIN dit HORTIG Jonas
- SALANICK Moïse
- SALMANOVITCH Alexandre
- SAMUEL Benjamin
- SCHAFIR Adolphe
- SCHAFIR Moïse
- SCHOULKINE Aron
- SCHUTT Roger
- SLOÏM Lipa
- SMILOVIC Dezider
Elodie & Gladys
Document 1 :
Nous avons étudié aux archives un procès-verbal qui date du 31 mars 1941. L’auteur du procès-verbal est le commissaire de police Robert Mulot qui écrit au destinataire Bielawski Boruch. Notre document l’informe qu’il devra fermer son entreprise si l’affiche réglementaire « entreprise juive » ne figure pas sur sa boutique ou sur son étal.
Document 2 :
Nous avons étudié un procès-verbal de notification qui date du 21 mars 1941. L’auteur du procès-verbal est Robert Mulot le commissaire de police qui écrit au destinataire M. Cofman Ovsu. Le procès-verbal l’informe qu’il doit afficher sur son entreprise que c’est une « entreprise juive » ou bien il lui sera interdit de continuer son commerce.
Procès-verbaux analysés de la rafle du 6 mai 1942 à Rouen
- Bielawski Boruch 50 ans
- Abramovitch Meyer Maurice 41 ans
- Berger Maurice 26 ans
- Bichman Arran 36 ans
- Bloch Ernest 51 ans
- Ben Haïm Solomon 46 ans
Bernhaut Jacques 34 ans
William et Coline
Nous avons étudié le document suivant :
Document
Le 6 mai 1942 à 23 heures, le commissaire divisionnaire de Rouen envoie au préfet de la Seine-Inférieure une lettre expliquant au préfet ce qu’il se passe et les ordres qui ont été donnés par 2 officiers, un chef du S.S. et un interprète. Les juifs devront être interpellés à partir de 21h et chaque agent a en sa possession un nom et une adresse. Les juifs sont ensuite enregistrés à la prison Bonne nouvelle pour les habitants de Rive Gauche et au commissariat central pour ceux de la rive droite. Le commissaire explique également qu’ils ont reçu l’ordre formel de ne rien dire à personne.
Procès-verbaux analysés :
Livchitz Ajzyk
Mayer André Bernard
Merzon Vladimir
Milman Jacob
Molho Raymond
Moline Jaques Paul
Moscinski Lejba
Nozyk Jacob
Paper Riven
Plachta Juda
Plachta Raphaël
Aline & Clarisse
Ce jeudi 5 Janvier 2017, nous sommes allées aux Archives de la Seine-Maritime à Rouen et avons étudié plusieurs documents.
Le premier document était une lettre du 8 octobre 1940 écrite par le préfet de la Seine-Inférieure à Messieurs les sous-préfets du Havre et de Dieppe ainsi qu’au commissaire de police municipale de Seine-Inférieure, dans laquelle il demande à ce qu’un registre soit ouvert sur lequel ils inscriront les Israélites qui se présenteront à leurs services. Il devra donc y être indiqué :
- Le nom
- Le prénom
- La date et lieu de naissance
- Le domicile
- La profession
- Ainsi que la situation de famille.
Le deuxième document était une lettre du 15 octobre 1940 écrite par le commissaire central de police à Monsieur le préfet de la Seine-Inférieure, dans laquelle il dit que le maire de Rouen a décidé que les registres ne seraient plus au commissariat de police mais à l’hôtel de ville. Alors les Israélites devront se déclarer à partir de ce jour le 15 octobre à l’hôtel de ville.
Par ailleurs, nous avons aussi analysé des procès-verbaux d’arrestations de la rafle du 6 Mai 1942 de :
Mr. Ettinger Pinkus (53ans)
Mr. Fishman Berko (48ans)
Mr. Frauenthal René (22ans)
Mr. Ganon Raphaël (42ans)
Mr. Geismar Lehman Lucien (34ans)
Mr. Gerszt Chaïm (38ans)
Mr. Granowski Léon (36ans)
Mr. Greczanik Srul (42ans)
Mr. Haïm Aron (52ans)
Mr. Hassoun André Gilbert (40ans)Adrien et Allison :
Nous avons étudié la circulaire préfectorale rédigée par le préfet de la Seine-Inférieure, René Bouffet. Cette circulaire est la mise en application de l’ordonnance allemande du 2 novembre 1940.
Ce document a pour objet de définir les modalités d’application suivantes :
- donner la définition d’un juif. La définition allemande est adoptée en territoire français.
- le document ordonne de signaler les Juifs, ainsi que leurs biens.
Ils classent donc par branches les entreprises des juifs. Et donc ils veulent prendre les biens des juifs.
Procès-verbaux analysés
Vago Charles Alexandre ;Weill Salomon ;Wetszstein Motel ;Wormser Georges ; Zelfin Abraham ;Yoskovitch Félix ; Zebaume Jacques ;Zylberman David ; Storch Chaskel ; Suganas Abromas ; Szlakowski Abraham ; Szlakowski Maurice ; Taustein David.
Carte d'identité de Maurice Metzger avec la mention "Juif"
Source : Archives départementales de Seine Maritime (cote 3352W2)
Océane T et Océane B
Nous avons étudié deux documents :
Document 1 :
Une circulaire préfectorale du 23 Octobre 1940, de la part du directeur du cabinet du préfet de la Seine-Inférieure adressée au Sous-Préfet du Havre et de Dieppe ainsi qu’aux Commissaires de police.
Elle apporte de nouvelles instructions données par l’administration militaire allemande, au sujet des Juifs : derrière leur carte d’identité un cachet rouge portant la mention « Juif ou Juive ». Ils doivent se présenter avant la fin du mois dans les commissariats, également dans le registre ils doivent remplir la colonne « religion ». Si les militaires allemands n’ont pas eu les cachets à temps, ils peuvent mettre la mention « Juif » dans un cadre au stylo rouge.
Document : 2
Extrait du journal officiel : loi du 11 décembre 1942 écrit par l’Etat français (Pétain) qui concerne toutes les personnes juives, elle dit « à partir du 11 décembre 1942 toute personne juive doit se présenter dans un commissariat ou une gendarmerie, pour faire apparaître sur tous ses papiers d’identité l’inscription « JUIF ».
Toute personne qui n’aura pas fait cette démarche sous 1 mois devra soit faire de la prison, ou bien aura une amande de 100 à 10 000 f.
Procès-verbal d'une arrestation non effectuée le 6 mai 1942
Source : Archives départementales de Seine Maritime (cote 3352W2)
Étude sur les arrestations et les procès-verbaux de la rafle du 6 mai 1942 à Rouen :
- CARPE Eugéne 29 ans,
- CARPE Marel 34 ans,
- COFMAN Ovsu 34 ans,
- COHEN Meyer 41 ans,
- CAHEN Robert 46 ans,
- CAEN Camille 48 ans,
- DOUBROVSKY Joseph 48 ans,
- DREIER Charles 41 ans,
- ESKENAZI Behar 44 ans,
- ETTINGER Albert 21 ans,
- ETTINGER Henri 26 ans,
- ETTINGER Jacques 24 ans et
- ETTINGER Nathan 52 ans.
Contrôle des Israélites
Source : Archives départementales de Seine Maritime (cote 3352W2)
N Nous tenons à remercier Madame Marie-Christine Hubert, archiviste aux Archives départementales de Seine-Maritime, pour son accueil et ses conseils.
http://www.archivesdepartementales76.net/
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Nous avons passé la journée sur le site d'Auschwitz... Beaucoup d'émotions... Beaucoup d'informations et d'éclaircissements sur ce lieu de mise à mort et de concentration...
Un grand merci à nos guides : Valdek, Sacha et Mathias.
A venir, nos écrits sur ce voyage d'étude mémorable.
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Nous sommes arrivés à Cracovie vers 10 heures. Sacha (notre guide français) nous a accueillis devant l'aéroport. Nous avions une heure de trajet en car pour arriver à Auschwitz Birkenau. Pendant ce trajet un guide d'origine Polonaise, nous a fait un résumé historique depuis le XIVème siècle sur l'évolution des juifs dans la population polonaise.
Arrivés vers 11 heures à Auschwitz Birkenau et accueillis par Valdek (notre guide polonais), nous nous sommes arrêtés devant un wagon (à bestiaux). Des milliers de déportés ont été transportés dans des wagons comme celui-ci. Cela nous a profondément touchés. Les déportés français mettaient 3 à 5 jours pour arriver au camp. Alors que les déportés grecs, par exemple, mettaient presque 10 jours pour y arriver. Pratiquement sans eau, sans nourriture et sans hygiène. Beaucoup d'entre eux perdaient la vie avant même d'arriver à Auschwitz : c'est dire les conditions inhumaines dans lesquelles étaient traités ces hommes, ces femmes et leurs enfants. Une fois le train arrivé à destination, les plus résistants devaient marcher environ 1km5 dans le froid tandis que les plus faibles étaient acheminés en camion puis exterminés sans états d'âme.
Les professeurs nous avaient préalablement prévenus que nous allions arrivés dans une période glaciale ; nous étions donc très bien couverts… Mais nous avions malgré tout très froid. Cependant nous nous sentions presque gênés de nous plaindre sachant que ces personnes déportées étaient très peu couvertes à l'époque.
Durant cette journée nous avons ressenti beaucoup d'émotions. Notamment de la peur… En effet le fait de voir ce que les hommes étaient capables de faire, de ce qu'ils pouvaient faire subir à leurs semblables. Nous trouvons cela tellement inhumain, on ne peut pas vraiment croire que cela est possible avant de se rendre sur les lieux.
De plus, le fait de voir les lieux nous a permis de nous sentir concernés plus directement.
Grâce à nos guides nous sommes vraiment rentrés dans l'histoire des camps. Ainsi le fait d'obtenir des informations, des chiffres et des noms de personnes, nous a rendus plus attentifs à toutes les explications.
Jusqu'à 13h nous avons visité l'extérieur de Birkenau. Deux types de baraquement étaient visibles. Sur la droite des baraquements en bois presque tous reconstitués où résidaient les hommes ; tout le camp était délimité par des clôtures électriques. Il n'y avait aucun moyen de s'en échapper une fois entré. Plusieurs suicides ont eu lieu à l'aide de ces clôtures.
Notre guide nous a expliqué comment se passait la sélection. Un officier se trouvait devant le wagon, d'un mouvement de bras celui-ci choisissait le destin des enfants, des femmes et des hommes (en fonction de leur âge, leur état de santé…).
Les enfants étaient arrachés des bras de leur mère. Ressenti personnel à cet instant :
Moi Allison étant maman mes larmes sont montées assez rapidement, je me suis identifiée à ces femmes. Je me suis sentie profondément bouleversée.
Moi Adrien, je n'ai pas pu décrire sur le coup ce que je ressentais. C’était tellement dur à imaginer et indescriptible pour moi. Le fait que ces personnes soient traitées de cette manière, c'était effroyable.
Nous avons continué pour arriver devant les ruines des crématoires.
Ensuite nous avons entendu le discours de Ginette Kolinka. Elle nous a rappelé à quel point il était essentiel de se considérer tous égaux les uns les autres. Que l'on soit juif, musulman, catholique, noir ou blanc. Nous sommes tous des êtres humains avant tout. Peu importe nos croyances et nos origines.
Peu de temps après nous avons rejoint les cars. Ceux-ci nous ont dès lors amenés au camp Auschwitz I.
Ce camp beaucoup plus petit, nous a permis de voir un autre aspect. Celui du fonctionnement dans le camp de concentration. Nous nous sommes rapprochés du centre du camp et nous avons vu divers bâtiments.
Le guide nous a fait rentrer dans certains des blocs en nous expliquant ce qu'il se passait à l'intérieur. Nous avons vu des dortoirs, des toilettes et douches, des effets personnels, des cellules, des lieux d'expérimentation, des lieux de mort… et de nombreuses photographies, de nombreux visages… Cela nous a profondément attristés de voir qu'ils n'étaient même plus considérés comme des êtres humains. Des milliers de déportés, ont ainsi perdu la vie dans d’atroces souffrances.
- A la fin de notre visite, c'était difficile d'exprimer de réels sentiments. Ce n'est qu'à notre retour et dans les jours suivants que nous avons pu en parler et raconter...
Allison et Adrien
- Après deux heures trente de vol le 18 janvier 2017, nous atterrissons à Cracovie en Pologne. Il neige ! Le froid se fait ressentir, ainsi que le vent qui souffle sur le pays. Nous prenons le bus n°4 pour rejoindre Birkenau. Sacha, notre guide français (travaillant au Mémorial de la Shoah), accompagné de Waldek notre guide polonais, nous emmènent à la Judenrampe, la voie par où arrivaient les wagons transportant les déportés... Le voyage des déportés jusqu’au camp durait 3 à 10 jours pendant lesquels ils ne voyaient pas la lumière du jour. On leur distribuait seulement un verre d’eau qui leur donnait encore plus soif après l’avoir bu. Les soldats allemands ne distribuaient pas de nourritures aux déportés. Aucun moyen d’hygiène n’était mis en place pour faire leurs besoins.
- Ensuite, nous avons pris le chemin que les personnes déportées parcouraient jusqu’au camp de Birkenau, environ 1km de marche. Nous avions tellement froid que nous ne ressentions pas vraiment les émotions du camp de Birkenau. Ce camp sans la fumée, sans le bruit, sans les odeurs, sans les gens qui courent partout, sans les soldats allemands, ce n’est pas Birkenau comme nous l’avait dit Ginette Kolinka lors de sa conférence au Mémorial de Caen. Nous avons ensuite rendu hommage aux déportés ainsi qu’à toutes les personnes exterminées dans ce camp. Nous avons mangé dans le car, nous avions froid, 25 minutes pour manger et ensuite nous sommes repartis pour visiter le camp d’Auschwitz I, seulement quelques minutes de car.
Nous avons ressenti beaucoup plus d’émotions. Le camp d’Auschwitz était beaucoup plus parlant que celui de Birkenau, par sa possession d’une multitude d’objets appartenant à cette période, avec des baraques presque intactes, comme si le temps s’était arrêté là-bas tandis que Birkenau ne laisse paraître que les ruines et les reconstitutions. Au moment du passage dans les souterrains, nos émotions étaient beaucoup plus fortes. Les cellules des déportés étaient minuscules. Les couvertures au sol et les lits superposés s’y trouvaient encore. Je n’arrive pas à expliquer ce sentiment, c’est un mélange de peine et d’empathie, ce que les déportés ont vécu est monstrueux et je trouve ça très dur psychologiquement. Imaginer ce qu’ils ont pu vivre m’hérissent les poils du bras. Ce voyage a changé notre perception des choses par rapport à l’histoire de France, car en effet notre vision restait très scolaire vis-à-vis des manuels d’histoire. Ginette Kolinka souhaite que les faits subis par le peuple juif et les autres déportés ne soient jamais oubliés, pour que cela ne recommence pas. Elle aimerait également que le mot « Haine » ne soit plus présent dans le vocabulaire, que plus aucune communauté du monde ne vive ces atrocités. Nous avons le même avis que Madame Kolinka. La visite des camps d’Auschwitz Birkenau est un voyage à faire pour se rendre vraiment compte des abominations du passé ainsi que pour avoir une perception de l’histoire plus concrète et plus parlante.
- Chloé & Aurélien.
Nous sommes arrivés à Deauville le matin de très bonne heure pour pouvoir prendre l’avion. Nous avons pris l’avion pour aller à l’aéroport de Cracovie, arrivés à l’aéroport de Cracovie nous avons récupéré nos affaires pour pouvoir prendre le bus pour aller à Birkenau.
Arrivés sur place, nous avons marché jusqu'à un endroit où tous les déportés descendaient du train. Les déportés qui montaient dans les camions allaient directement dans les chambres à gaz et les autres déportés marchaient pour aller jusqu’au camp où toutes les personnes qui y arrivaient allaient devant la maison de sélection, les déportés sont séparés en groupes de personnes, les femmes, les hommes…les enfants de plus de 15 ans sont gardés pour travailler et les autres enfants de moins de 15 ans sont gazés (…)
Gladys
Le mercredi 18 janvier 2017, nous avons atterri à l’aéroport de Cracovie, sous un froid glacial. En direction de Birkenau dans le bus, nous n’imaginions pas encore ce qui nous attendait à cet instant nous n’avions que la fatigue en nous. Arrivés à la Judenrampe, nous avons vu un wagon à bestiaux dans lequel étaient transportés les déportés : 2 à 3 jours pour les déportés venant de France et 15 jours pour ceux venant de Grèce « comment des aussi petits wagons pouvaient contenir autour de personnes ?? ». Ceci était la question que tout le monde se posait. Le fait que plusieurs personnes mouraient dans ce wagon durant le voyage ne nous a pas vraiment étonnés étant donné qu’elles n’avaient pas vraiment à manger ni de quoi boire dans ce si petit wagon sans fenêtre sans rien : ça nous a surtout glacé le sang de savoir que des personnes pouvaient être aussi immondes avec d’autres. Nous avons poursuivi par une marche pour aller en direction du camp : imaginez-vous que nous avions une température de -10° avec un ressenti de -15° et que nous étions équipés de doudounes, de bonnets, de gants, de polaires, ainsi que de plaids et nous avions le corps congelé et nous n’arrêtions pas de nous plaindre… les déportés marchaient dans ce froid voire pire pour rejoindre un endroit où ils pensaient travailler.
Arrivés sur le camp n°2 Birkenau, nous n’allons pas mentir nous n’avons pas ressenti grand-chose (les émotions sont venues après notre retour) à part le froid… mais là en plus nous avions une ambiance glaciale. Si nous n’avons rien ressenti ce n’est pas parce que nous n’avons pas de cœur, c’est parce que comme Ginette Kolinka nous avait prévenus, nous n’avions pas les bruits, les odeurs, les fumées… Elle nous avait donc recommandé de fermer les yeux pour essayer d’imaginer, de ressentir toute la souffrance qui avait existée dans cet abominable endroit. Mais jamais on ne pourra ressentir ou même imaginer ces souffrances et ces douleurs...
L’après-midi nous avons visité le camp d’Auschwitz, qui est maintenant un musée. Dans la plupart des bâtiments nous avons appris ou vu des choses horribles… des tas de chaussures y compris celles de bébés, d’enfants… comment peut-on donner la mort à des personnes aussi petites ? … des endroits d’expérience… comment un médecin peut-il donner la mort, lui qui est censé être là pour aider, pour soigner ?
Aline :
Je n’ai pas pu entrer dans une pièce, celle où le musée présente des cheveux ; je pense que c’est l’un des deux endroits où j’ai le plus ressenti d’émotions car avant même que le guide nous fasse entrer et nous prévienne de ce qu’on allait voir j’ai eu comme un nœud au ventre, une envie de vomir. J’ai donc préféré rester à l’écart. Le deuxième endroit où j’ai beaucoup eu de mal aussi est quand on a visité le crématoire : une ambiance vide et froide régnait dans cette pièce, j’ai eu cette impression d’imaginer toutes ces personnes se grimper les unes sur les autres pensant récupérer de l’oxygène par ces petites grilles au plafond et de de les voir tomber les unes après les autres, car elles pensaient que cette petite grille les sauverait alors qu’elle n’était là que pour les détruire en envoyant du gaz. Puis, nous avons vu des fours... (…)
Les ressentis se sont réellement exprimés au moment où j’ai commencé à répondre aux questions des proches et des personnes nous demandant comment ce voyage s’était passé. Même si celles-ci s’attendaient juste à une simple réponse, j’ai commencé à tout raconter de ce voyage les images revenaient, les larmes arrivaient, le dégoût et aussi la rage.
Pourquoi seulement après ? Parce que sur place nous avons tellement eu d’informations, nous avons tellement dû faire la visite rapidement pour voir le maximum ; plus le froid, plus la fatigue, nous n’arrivions pas à tout « comprendre » alors qu’à notre réveil, tous, nous avons repensé à cette journée passée à Auschwitz. A tête reposée les images qui nous restaient nous semblaient plus féroces car nous avions le temps d’examiner ces images jusqu’aux moindres détails, « d’imaginer » la vie… et la mort… les douleurs et l’enfer…
Aline et Clarisse
(…) Dès notre arrivée à la Judenrampe le froid a envahi notre corps cette sensation était assez bizarre car on avait plusieurs couches de vêtements, alors que les déportés étaient très peu vêtus. Le chemin à pied qu’ils ont emprunté nous l’avons fait également… Arrivés devant le camp souche (Auschwitz Birkenau) un sentiment de désarroi et de douleur assez lourd nous a envahis. Se dire qu’ils ont vécu l’horreur, la visite nous a paru tellement rapide, car le camp est immense et l’on n’a pas eu le temps de tout visiter... A l’extrémité du camp on a vu les ruines des crématoires où des millions de personne ont été exterminées…
(...) Avant d’aller en Pologne, lors de son témoignage au mémorial de Caen, Ginette Kolinka, nous avait demandés de fermer les yeux et d’imaginer les bruits, les cris, la boue... mais cela était compliqué car jamais on ne pourra vraiment imaginer l’horreur vécue…
Nous sommes ensuite allés sur Auschwitz I et avons ressenti un petit moment de solitude devant la phrase « Arbeit Macht Frei » à l’entrée du camp. Cette visite m’a davantage marqué émotionnellement car il y avait beaucoup plus de détails concrets qu’à Birkenau (...).
Océane T et Océane B
Sara :
Sur le coup du voyage, je n’ai pas vraiment ressenti quelque chose… après une bonne nuit de sommeil je me suis mise à réfléchir sur le voyage de la veille. J’ai eu besoin d’en parler car cette histoire ne doit pas être oubliée quand je pense à l’horreur passée à cette époque. Nous avions froid avec plein de couches de vêtement mais eux étaient en pyjama et les conditions climatiques n’étaient pas les mêmes que maintenant. Parfois je vois encore les bâtiments ces murs qui renferment les cris, les douleurs, la tristesse, c’est horrible de penser que des hommes, des femmes, des enfants ont subi la douleur, l’image de ces hommes et ces femmes que l’on a vu dans un des bâtiments de Auschwitz 1 me trotte encore dans la tête. Maintenant je me rends compte de la douleur qu’ils ont subie. La tristesse me remplit de plus en plus rien qu’en y pensant et de savoir que nous avons passé plus de temps que les déportés dans le même camp où ils étaient. J’ai vécu un voyage émouvant après coup.
Océane :
J’ai été impressionnée par tout ce que j’ai vu les cheveux, la chambre à gaz, les fours crématoires, savoir que certains déportés se faisaient tuer par une piqûre intracardiaque. Les allemands ont tout camouflé, tout créer, les mensonges montés pour les rassurer et au final leur planter un couteau dans le dos. Tout ce qu’on a vu était choquant, ça change la perception de la vie. On se plaint tout le temps mais les déportés n’avaient pas le temps de se plaindre de pleurer, de râler. Ils n’avaient plus de ressenti quasiment plus d’âme et ça, ça nous change.
Nous sommes toutes les deux sorties de ce voyage plus matures, plus réfléchies. La vie n’est plus la même il faut profiter de la vie en évitant de se plaindre et éviter qu’une telle horreur ne se reproduise !
Océane M. et Sara
Le voyage d’étude à Auschwitz fut assez difficile et très rude en fatigue et en émotions. On a visité le camp de Auschwitz Birkenau le matin avec un froid glacial, on a marché environ 1km de la « Juden rampe »jusqu'au camp dans la neige.
Ensuite nous sommes rentrés dans le camp où notre périple a commencé, toutes les émotions sont remontées, la douleur de la sélection, avec les photos de l'album d’Auschwitz affichées en grand à l'appui... Pendant la cérémonie d’hommage les mots employés par Mme Kolinka ont été durs, elle nous a dit de ne plus parler des « races », qu'il fallait éradiquer ce mot de notre vocabulaire.
Une fois rentrés dans le bus un petit moment de réconfort, la chaleur regagnait nos corps. Nous avons ensuite mangé en 30 minutes car nous étions attendus pour le musée.
Après avoir retrouvé notre guide, l’horreur reprit de plus belle : les chambres, les lits, les paillasses, les images, les objets, les cellules, les visages….
Le voyage fut très intensif, très constructif. Il nous a permis de nous rendre compte des atrocités surgies au cours de la Seconde guerre mondiale, qui ont touchées tant de personnes.
William
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Le 20 mars notre classe ira sur les traces des personnes raflées les 6 mai et 9/10 octobre 1942 à Rouen.
Avec l'aide des procès-verbaux d'arrestation, nous avons pu créer des cartes par binôme. Accompagnés de ces cartes, nous nous rendrons le 20 mars prochain sur les lieux de vie des personnes arrêtées lors de ces rafles. Chaque binôme a donc créé un itinéraire afin de nous déplacer.
Nous vous donnerons de plus amples détails à la suite de cette journée.
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Tous les groupes se sont rassemblés le lundi 20 mars à 9h devant la cathédrale de Rouen. Nous nous sommes dispersés par binômes pour nous rendre aux adresses indiquées sur les procès-verbaux d'arrestation. Au moins 2h de marche pour chaque binôme. D'un bout à l'autre de Rouen, les groupes ont photographié les portes d'entrée des adresses précises pour garder en mémoire ces lieux chargés d'histoire.
12h15 les groupes se sont rejoints pour déjeuner.
14h rendez-vous 55 rue des Bons-enfants pour visiter la synagogue de Rouen, reconstruite en décembre 1950. Nous avons été accueillis par Mr Alain Pépin-Karsenty - trésorier de l'association culturelle des Israélites de Rouen - qui nous a bien expliqué ce qu'était le judaïsme et les ressentis des juifs pendant cette dure période. Tous les hommes entrant dans ce lieu de culte doivent porter la kippa en signe de respect par rapport à cette religion. Nous avons vu la plaque commémorative située à l'entrée de la synagogue. Les noms des victimes de la Shoah à Rouen y sont inscrits mais il manque 68 noms. Le souhait de Mr Pépin-Karsenty est de rajouter les personnes manquantes sur une nouvelle plaque. Un grand merci à M. Pépin-Karsenty pour son accueil et sa gentillesse.
Peu après nous nous sommes rendus rue du Donjon au mémorial de la déportation, à Rouen. C'est à cet emplacement que se trouvait le bâtiment qui accueillait la Gestapo.
Enfin nous nous sommes rendus rue des Requis, anciennement appelée rue Poisson. Au numéro 20, on trouve aujourd'hui le collège Fontenelle. En 1942, c'était un centre d'accueil dans lequel les personnes raflées étaient rassemblées après leur arrestation avant de quitter la ville en train tôt le matin, le début de leur déportation...
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Les cartes sont le résultat d'un travail portant sur des personnes concernées par les rafles de mai et d'octobre 1942. Les informations reprises dans les fiches proviennent du travail en archives (www.archivesdepartementales76.net / cotes 3352w2 et 51w170) : le contrôle des Israélites, les procès-verbaux d'arrestation établis pour la rafle du 6 mai 1942 et quelques-uns pour celle du mois d'octobre. Les informations sont également issues de l'ouvrage de Françoise Bottois (De Rouen à Auschwitz, les Juifs du "Grand Rouen" et la Shoah, 9 juin 1940-30 août 1944, Nice, éditions Ovadia, 2015) et du site du Mémorial de la Shoah (www.memorialdelashoah.org). Les photographies réalisées lors de "l'enquête" dans Rouen ont illustré les fiches. Parfois, le procès-verbal d'arrestation a été préféré à l'image lorsque les lieux ne correspondent plus exactement à ce qu'ils étaient avant les bombardements de 1944.
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Groupe 1 : Aline et Clarisse.
Groupe 2 : Océane et Océane.
Groupe 3 : Aurélien et Chloé.
Groupe 4 : Allison et Adrien.
Groupe 5 : Sara et Océane.
Groupe 6 : Elodie et Gladys.
Groupe 7 : William et Coline.
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La première fois que j’ai vu le nom de Mr Kofman Simon, c’était le 05 janvier 2017, aux archives départementales à Rouen, avant que tout ce projet se concrétise réellement. J’ai eu entre mes mains son procès-verbal d’arrestation. Au moment où j’écris, je me trouve à l’IFA Marcel Sauvage en salle 21, concentrée à cet atelier d’écriture. Je vois ces 11 personnes autour de moi, concentrées également dans leur travail. La classe est calme.
Je sais que Mr Kofman Simon a vécu à Rouen. De là, je ne sais pas exactement quand il est arrivé en France puisqu'il est roumain. Est-il venu seul ou en famille ? Pourquoi a-t-il voulu quitter la Roumanie pour venir s’installer en France ? Peut-être avait-il un problème ou voulait-il simplement fuir l’antisémitisme en Roumanie ? Beaucoup de questions restent sans réponses…
Rouen. Cette ville je la connais depuis très longtemps. J’ai presque toujours vécu à Rouen. Je suis certaine de l’endroit où habitait Simon Kofman. Il vivait à Rouen-rive-droite, au 32 rue des augustins.
Je me revois le lundi 20 mars 2017, dans la matinée, photographier la porte n°32 de cette rue. Une énorme porte bleue se trouve à cet endroit, avec une poignée or au milieu de celle-ci.
Mr Kofman y a été arrêté le 06 mai 1942, chez lui, à 21 heures. Ce jour-là, il avait fait beau toute la journée. Des camarades de classe ont retrouvé les données météo du 06 mai 1942. A-t-il eu peur ? Comment s’est déroulé le voyage de Drancy à Auschwitz ? Dans quelles conditions s’est-il retrouvé pendant le transport ? Qu’est-il devenu après son arrivée en Pologne ? A-t-il eu le temps de prendre des affaires ? Quel a été son sort ?
Je sais qu’il est arrivé à Auschwitz en 1942 par le convoi n°3 parti de Drancy le 22 juin et que toutes les personnes de ce convoi ont été sélectionnées et gardées en vie pour travailler sur le camp. Alors quand est-il mort ? Dans quelles conditions était-il logé ou nourri ? Je me demande si Simon Kofman a connu les autres personnes raflées sur Rouen ce jour-là. J’ignore s’il avait des amis. Si oui, qui étaient-ils ? Ont-ils eux aussi été raflés ? Peut-être était-il une personne solitaire ?
Aujourd’hui 06 avril 2017, j’ai découvert en enquêtant un peu, quelques informations sur son logement rue des Augustins. Je sais qu’il vivait au 3ème étage de son appartement 5 pièces. L’état du logement est dit confortable. Le loyer de cet appartement était de 2800 francs. Après plusieurs recherches, la question de savoir si Kofman Simon vivait seul était résolue. Il vivait avec sa femme Tsipia Kofman, 40ans lors de son arrestation le 09 octobre 1942. Comment a-t-elle vécu le fait de ne plus avoir revu Simon Kofman, son mari, depuis son arrestation le 06 mai 1942 ? Avait-elle peur ? Ils vivaient tous les deux dans cet appartement avec leurs deux fils Elie-Paul Kofman né le 23 septembre 1927 à Rouen et de nationalité française et Ari-Victor Kofman né à Mt St Aignan le 03 septembre 1935. Ils étaient âgés de 15 et 6 ans lors de leur arrestation avec leur mère le 09 octobre 1942. Pensaient-ils qu’ils rentreraient un jour chez eux ? Croyaient-ils revoir leur père ? Tout laissait à croire que oui.
Je sais que Tsipia Kofman et ses 2 enfants ont été arrêtés le 09 octobre 1942 à 20 heures chez eux. Le commissaire central les invite à se munir de deux couvertures, de deux paires de chaussures et d’un petit peu de nourriture. Ils seront conduits immédiatement au centre d’accueil, 20 rue poisson, nouvellement rue des requis. Quelles questions pouvaient-ils bien se poser ? Avaient-ils peur de ce qui pouvait leur arriver ? Ou au contraire, étaient-ils confiants ? Pensaient-ils revoir leur père un jour ? Toujours beaucoup de questions qui resteront sans réponses.
Je sais que les deux enfants et la mère sont partis de Drancy par le convoi n°42 le 06 novembre 1942. De là, personne ne sait comment s’est déroulé le voyage de plusieurs jours… ? Dans quelles conditions se sont-ils déplacés ? Je sais qu'ils ont été assassinés tous les trois à Auschwitz.
Mais, seul le nom de Mr Simon Kofman figure sur la plaque commémorative à l’entrée de la synagogue de Rouen, rue des Bons Enfants. Pourquoi ?
Chloé
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La première fois que j'ai vu le nom de Claude Bernard Bigard c’était aux archives départementales le 5 janvier 2017.
Je sais qu'il est né le 03/02/1924; il était âgé de 18 ans en 1942 et il habitait 45 rue de Reims à Rouen.
Je suis passée la première fois dans la rue où il habitait le lundi 20 mars, cette rue existe encore mais elle ne se situe pas dans Rouen centre, la devanture est en brique rouge et les briques sont d'origine. Je sais que Claude Bernard Bigard était étudiant quand il fut arrêté.
Il a été arrêté le 6 mai 1942, puis emmené à Drancy. Il a été déporté par le convoi n°3 il est parti le 22/06 pour Auschwitz; ils étaient 1000 déportés dans ce convoi. Aucun n'a été gazé à l'arrivée donc il a été sélectionné pour travailler. Je me demande ce qu'il a fait pendant qu'il était à Auschwitz et s’il a aidé à construire des baraques pendant qu'il était là-bas.
Je pense qu'il n'a pas eu le temps de se préparer n'y d'emmener des provisions lors de son arrestation.
En début d'année, je ne savais rien de cet homme qui s’est fait arrêter chez lui pour être emmené loin de sa famille, loin de tout.
Je sais qu'il est arrivé à Auschwitz en 1942, il y a été assassiné. Mais quand?
Claude Bernard Bigard avait 18 ans quand il a été arrêté, je ne sais pas pourquoi lui? Pourquoi un lycéen?
Ce jour-là à 21h quand il s’est fait arrêter il faisait beau, 23°.
«Il faut longtemps pour que ressurgisse à la lumière ce qui a été effacé, des traces subsistent dans les registres» MODIANO
Aujourd'hui le 6 avril 2017, je lis dans le livre de Denise Holstein:
«Je garde l'image, au milieu de ces hommes, d’un camarade de lycée de mon frère, Claude Bigard, tout jeune, encore imberbe, un pâle sourire sur les lèvres. Quelques jours auparavant, nous dansions un swing effréné».
Le 20 mars à 9 heures j'ai commencé une visite de Rouen pour pouvoir me rendre sur les lieux où vivaient des personnes déportées à Auschwitz; j'ai pris des photos des adresses, puis l'après-midi nous avons été à la synagogue de Rouen pour la visiter; le trésorier a expliqué l'histoire de la synagogue, et le nom de Claude Bigard figure sur le mur de la synagogue.
Je sais que Claude Bernard Bigard était étudiant avant l’arrestation, il n'avait que 18 ans quand le 6 mai 1942, je ne sais pourquoi il était tout seul, s'il vivait chez des personnes ou s'il était avec sa famille? Pourquoi s’est-il fait arrêter alors qu’il était si jeune? Est-ce qu’il ne voulait pas porter l'étoile ? Est-il sorti acheter de la nourriture en dehors des heures de sortie autorisée ? A-t-il oublié de porter l'étoile ? Est-il entré dans un parc sans autorisation?
Partait-il tôt le matin? Avait-il peur?
Je sais qu'il s’était fait recenser le 2 octobre 1940
Claude Bernard Bigard était le plus jeune de tous les déportés…. Pourquoi lui?
En enquêtant je sais aujourd’hui qu’il vivait rue de Reims avec Bigard Arthur (55 ans) et Bigard Yvonne (29 ans).Son père? Sa sœur? Des parents? Eux n’ont pas été arrêtés mais je ne sais pas ce qu'ils sont devenus…
Pour moi, il reste et il restera beaucoup de zones d'ombre sur la vie de Claude Bernard Bigard… Il a été assassiné à Auschwitz si jeune…
Gladys et Elodie
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La première fois que j’ai vu le nom d’Aron SCHOULKINE c’était aux archives départementales à Rouen le 7 janvier 2017 sur un PV d’arrestation. D’après le PV d’arrestation de la rafle du 6 mai 1942 :
« Il m’a été dit par les parents de cet homme que le susnommé travaillaient chez maitre Champenois 33 place de l’hôtel de ville et que ce soir il avait prévenu par téléphone qu’il ne rentrerait pas coucher… »
Pourquoi n’est-il pas rentré ce soir-là ?
Avait-il des soupçons ? Savait-il qu’il allait se faire arrêter ?
Si oui, comment l’a-t-il su ? Où est-il parti ?
« Il faut longtemps pour que resurgisse à la lumière ce qui a été effacé. Des traces substituent dans les registres » P.13 (extrait du livre de Dora Bruder)
Aujourd’hui en écrivant, beaucoup de questions se mélangent dans ma tête dans la salle 15 de l’IFA Marcel sauvage, à côté d’Océane et Sara.
Je sais qu’il habitait 15 rue Herbière à Rouen, de cette rue, il ne reste plus grand-chose aujourd’hui.
Le 20 mars avec notre classe nous sommes allés à Rouen pour notre projet culturel sur les déportés rouennais d’Auschwitz et je suis allée à l’adresse inscrite sur le PV d’arrestation et j’ai pu constater l’inexistence du numéro 15 car la rue fut détruite lors de la guerre et seul un morceau de la rue a été reconstruit.
Ce qui me semble étrange c’est que le gardien de la paix Delort est venu arrêter Aron alors que le 6 mai 1942 c’était censé être l’arrestation des juifs étrangers et pas celle des juifs français.
Pourquoi les gardiens de la paix sont venus chercher Aron le 6 mai 1942 alors qu’il était français ? Était-il surveillé ? Pourquoi les gardiens de la paix n’ont-ils pas arrêté sa famille ? Aron a-t-il été dénoncé ? Comme juif étranger ?
J’ai essayé d’imaginer la rue telle qu’elle était avant avec les anciens immeubles, les anciennes portes.
Ensuite je me suis rendue à la synagogue, 55 rue des bons enfants, j’ai aperçu dans l’entrée une plaque commémorative qui rend hommage aux morts en déportation de la communauté juive de la ville de Rouen, le nom de Aron SCHOULKINE y était inscrit.
10 jours après son absence pour son arrestation, il se présente librement au commissariat, puis est remis aux Feldgendarme le 16 mai 1942 à 21h45.
D’après le livre de Françoise Bottois, il est probable qu’il se soit rendu afin de protéger sa famille, qui était menacée d’être arrêtée à sa place par la police venue enquêter à son domicile ce jour-là.
Il est interné à Drancy et déporté par le convoi N°36 à Auschwitz.
Pourquoi a-t-il attendu qu’il y ait une enquête pour se rendre ? Pourquoi ne l’a-t-il pas fait avant ? Qu’a-t-il ressenti quand il marchait pour se rendre au commissariat ?
En début d’année je ne savais pas qu’il s’était passé autant de choses à Rouen, qu’il y avait eu autant de rues détruites et reconstruites, autant de rafles, autant d’arrestations…
Je sais qu’il est parti à Auschwitz le 23 septembre 1942 et il y est assassiné.
Quand est-il mort ? Dans quelles circonstances ? A-t-il été gazé ou est-il mort d’épuisement, de maladie, de coups…. ?
Ce que je sais aujourd’hui :
Aron est né le 8 août 1905 à Paris, il exerçait le métier de clerc d’huissier, son père se nomme Leib Schoulkine, sa mère se nomme Myriam Schoulkine née Weiner et ses sœurs Odette, Dora et Anna.
Je me demande si Aron Schoulkine a connu la peur, l’angoisse, la culpabilité de ne pas avoir pu protéger et sauver sa famille, la faim et la soif, le froid ou la chaleur. Probablement tout.
J’ignore si Aron Schoulkine avait des amis et s’il y en avait qui étaient-ils ? Sinon était-il un solitaire ?
Après l’ordonnance du 2 octobre 1940 quand Aron Schoulkine et sa famille ont été recensés, qu’ont-ils pensé de ce recensement ? Se doutaient-ils que quelque temps après ils allaient se faire arrêter ? Que pensaient Aron Schoulkine et sa famille de l’étoile et des cartes d’identité avec le tampon juif ?
J’ai recherché la météo du 16 mai 1942 sur internet mais je n’ai trouvé que les météos du 6 mai et du 18 mai 1942 : ces deux jours étaient des jours où il faisait chaud et beau donc j’en déduis que le 16 mai la température était agréable car tout le mois de mai 1942 était agréable.
Le 23 septembre 1942, Aron Schoulkine a été déporté à Auschwitz par le convoi N°36. Comme la météo était ensoleillée il est probable que le transfert en train n’ait pas été facile sachant les conditions de vie dans les wagons : les odeurs d’excrément avec le soleil qui tapait sur le train, il n’y avait pas non plus d’aération ni de quoi s’hydrater.
Je pense qu’à l’arrivée à Auschwitz Aron Schoulkine et les autres déportés devaient se sentir libres après l’horreur vécue dans le train sans savoir ce qui allait se passer une fois dans le camp d’Auschwitz.
L’histoire de Aron Schoulkine est encore remplie de secrets qu’on ne pourra découvrir mais une chose est sûre c’est qu’une telle horreur ne doit pas se reproduire ! Le prénom et le nom d’Aron Schoulkine resteront dans ma mémoire.
Sara et Océane M.
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La première fois que j’ai lu le nom de Raphaël Ganon, c’était le 5 janvier 2017 aux archives départementales sur un PV d’arrestation…
Dans la classe salle 21, nous étions 12, j’étais assise seule au bout de la classe concentrée sur mon écriture, sur une liste de plusieurs prénoms j’ai choisi celui-ci car je le trouvais très joli.
La ville de Rouen je la connais depuis 17 ans. J’y habite je sais qu’il habitait 41 rue Victor Hugo, tout près de la place Saint Marc, j’y suis allée souvent. Il a été arrêté le 6 mai 1942 puis interné à Drancy.
Je sais, grâce au livre de Françoise Bottois, que la police française est venue une première fois au domicile de Raphaël Ganon mais qu’il s’était caché dans le grenier. Lors du deuxième passage de la police française Raphaël est descendu du grenier pour venir en aide à sa femme car il a entendu que s’il ne se rendait pas sa femme serait arrêtée à sa place. Il était donc 23h30 quand Raphaël est arrêté.
Je sais par des recherches effectuées le 27 avril 2017 que sa femme Linda Ganon née le 17/10/1878 à Aïdin en Turquie (décédée à la gare du Bourget) et son fils Léoto Ganon né le 18/12/1913 à Aïdin en Turquie (interné à Drancy et déporté à Auschwitz par le convoi N°47 et assassiné) ont été arrêtés le 15 et 17 janvier 1943.
Je me demande ce qu’il pensait pendant les trajets, avait-il peur ?
Je ne sais pas. Ensuite il a été déporté par le convoi N°39 à Auschwitz. Qu’a-t-il pensé ? A-t-il eu le temps de se préparer ? Ou bien d’emmener des provisions ? Pensait-il aller travailler ?
Sa rue, la rue Victor Hugo, j’y suis passé une seule fois… arrivée devant le numéro 41 c’était une grande porte d’une couleur gris très foncé, le tour de cette porte était plein de motifs et ces motifs représentaient une vigne. La façade de l’immeuble est très sale et abimée aujourd’hui. Comment était-il en 1942 ?
En début d’année je ne savais rien de tout cela, j’ai appris tellement de choses….
Je sais qu’il est arrivé à Auschwitz en septembre 1942. Je sais qu’il a été à Drancy puis à Pithiviers pour ensuite retourner à Drancy pour finir son chemin à Auschwitz.
Pourquoi l’ont-ils emmené à Pithiviers pour le ramener à Drancy alors qu’il y était déjà ?
Quand est-il mort ? Ça, je ne le saurais jamais, cela restera son secret ! Je sais juste qu’il a été déporté par le convoi N°39 le 30 septembre 1942.
Son nom figure sur le mur de la synagogue de Rouen, je suis allée avec ma classe dans Rouen pour nous rendre aux adresses des déportés de 1942 qui habitaient dans cette ville. Quand je suis arrivée devant chez Raphaël Ganon je me suis demandé : comment vivait-il, bien ou mal ? Qu’a-t-il pensé ? Quel fût son ressenti ? A-t-il eu peur ou s’y attendait-il ? Je n’aurai jamais de réponse à toutes ces questions !
Je sais qu’il s’était fait recenser en octobre 1940, Raphaël Ganon est né le 17 mars 1900 à Smyrna en Turquie et lors de son recensement Raphael avait 42 ans son métier était commerçant.
Raphael était-il proche de sa famille ? Ses parents étaient-il toujours en Turquie ? Je ne sais pas…
Je me demande si Raphael Ganon connaissait quelqu’un au moment de son convoi ? Avait-il des amis ? Etait-il solitaire ?
Son histoire restera secrète…
Mais d’avoir étudié une partie de sa vie m’incite à en parler autour de moi ; car cela doit être su par tout le monde et je dois dire que l’histoire en 1942 ne doit plus se reproduire.
Clarisse
M. Jean-Jacques GANON est responsable de la filière restauration à l'IFA Marcel Sauvage et nous avons appris peu avant la restitution qu'il était le neveu de Raphaël GANON. Il nous a gentiment communiqué une photographie personnelle, nous autorisant à la publier. Merci à lui.
Raphaël GANON se trouve au centre à côté de sa femme Linda et de ses deux filles Paulette et Gaby.
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La première fois que j'ai vu le nom de Storch Chaskel c'était en janvier 2017. Je me souviens avoir vu ce nom sur le document de recensement des Israélites de l'année 42. Sur le PV correspondant à son nom se trouvaient les informations principales sur cette personne. On pouvait y observer la date de l'arrestation, sa date de naissance, sa situation conjugale et enfin la mention de ses deux enfants.
Lorsque le document est apparu sous mes yeux, un sentiment bizarre m'a envahi. Le fait de voir cette personne se faire répertorier de cette façon m'a mis face à la réalité. Une réalité qui fut celle de Mr. Chaskel en 42. Se doutait-il de ce qu'il allait subir ? Ses enfants sont-ils partis avec lui ou ont-ils vu leur père partir vers l'enfer sans le savoir.
Toutes ces questions que je me posais sans pouvoir trouver de réponses m'inquiétaient. Cependant je ne m'attendais pas à une telle difficulté lors de la recherche. Je ne pouvais me contenter d’hypothèses. Dans mon esprit tout était clair, je me devais de trouver des réponses à mes interrogations.
J'étais dès lors face à face avec ce nom, je connaissais le nom mais pas encore la personne qui se trouvait derrière. Storch Chaskel, le peu de choses qui se trouvaient sur son P.V me laissait cependant des pistes pour le moins intéressantes. Je savais dès le départ que ce ne serait pas chose facile d'enquêter et de creuser les détails de la vie de cette personne. Mais je m'engageais dès lors symboliquement à faire le maximum pour en connaître plus sur cet homme. Ce qu'il avait subi, ce que je pourrai réussir à trouver ; tout me semblait flou dans ma tête. La première étape à suivre, fut un réflexe pour moi. Rechercher son nom sur internet. J'étais face à un ordinateur. Je tape le nom trois fois de suite, pour être sûr de ne pas tronquer l'orthographe de son patronyme. Mais rien, des pages n'ayant strictement rien à voir défilaient devant mes yeux. Lorsque ce genre de chose se produit, on n’a qu'une hâte. Trouver ce qui se trouve derrière l'intégralité des pages Web pour pouvoir faire un tri. Tri sélectif que j'ai fait en épluchant chacun des sites. Espérant trouver un indice, un petit quelque chose qui pourrait me donner une piste supplémentaire. Rien, pas une seule piste. C'est comme si le navigateur m'avait donné un listage des sites au hasard. Son nom n'apparaissait nulle part en passant par le navigateur conventionnel.
Je savais que dans quelques jours nous allions nous rendre à Auschwitz. Ce fut un voyage éprouvant en émotions. Mais à notre retour j'étais encore plus motivé sur le fait de trouver des informations supplémentaires.
Dès notre retour d’Auschwitz, nous nous sommes donc remis au travail cette fois nous aurons déjà plus d'informations. Déjà sur tout ce que ces personnes avaient subi durant le voyage jusqu'à Auschwitz. Je ne pouvais pas imaginer tout ce que j'ai pu y entendre. Je ne pouvais surtout pas imaginer l'horreur que ces personnes avaient vécu là-bas. Toutes les maltraitances, toute la douleur…. cela était inconcevable à imaginer.
J'avais dès à présent l'adresse du site du mémorial de la Shoah. Je mis le nom en barre de recherche. Je le vis. Je regardais attentivement chaque lien avec d'autres personnes. Chaque photo et enfin chacune des dates renseignées sur cette fiche récapitulative. Je vis les autres membres de sa famille.
Je regardais attentivement les détails des visages. Je commençais à faire des suppositions sur les différentes personnes. Était-ce des membres proches de Storch Chaskel ? Étaient-ils tous heureux ?
Toutes ces questions défilaient dans ma tête sans qu'aucune personne ne puisse me répondre, sur des interrogations pourtant si simples. J'étais face à mon écran scrutant chaque nouvelle indication.
Je savais dès lors plus de choses sur cette personne. Le fait de voir que celle-ci avait une existence tout à fait normale me fit en quelques secondes changer de regard. Je voyais désormais la réalité. Je vis non pas les déportés comme un nombre déterminé de personnes ayant subi l'horreur. Mais comme des personnes familières. Je veux dès à présent me centrer sur le fait de trouver des réponses. Chaque indice, chaque réponse qui découlera de mes recherches me permettra de reconstituer le puzzle de la vie de Mr. Storch. Est-ce qu'il avait pris conscience avant son arrestation de ce qui se tramait ? Le fait de voir que celui-ci était probablement passé aux mêmes endroits où je passe aujourd'hui me fit froid dans le dos.
Je regarde les conditions météorologiques du 6 mai 42, date à laquelle il fut arrêté. Les conditions étaient idéales : c'était un beau jour d'été. Je m'interrogeais désormais sur ce qu'il faisait ce jour-là. Il n'y avait pas de conditions particulières sur son PV. En effet contrairement à d'autres, c'était un PV simple. Cette information je ne la trouverai sûrement nulle part.
Quinze minutes après cette recherche, je retournais sur des sites pouvant me donner d’autres informations. Je ne vis que quelques photos encore une fois. J'étais comme obnubilé par le fait de trouver qui était Storch Chaskel. Aucune information n’était donnée si ce n'est la date de la photo. Et, ces personnes avaient-elles toutes un lien de parenté avec lui ?
Etaient-ils frères et sœurs ?
Cela n'était annoté nulle part et cela me donnait énormément envie de savoir. Jusqu'à notre promenade dans les rue de Rouen, j’ai longuement cherché. Puis, au détour d'une rue j’ai pu voir où il habitait. C'est une rue quelque peu passante. Personne n’imaginait qu'une arrestation y avait eu lieu le 6 mai 42 dans la soirée. Moi-même je ne le pouvais pas.
Plus tard, je me rendis une nouvelle fois sur le site du mémorial de la Shoah. Je me trouvais face au nom de Storch. Mais cette fois-là d'une autre manière, je ressentais un sentiment profond. Je me retrouvais comme proche de Storch. Désormais ce n'était plus un inconnu, mais bel et bien une personne que je connaissais. Je savais désormais tout un tas de petites informations sur sa vie.
Ces informations me laissaient supposer ce qu’il avait pu ressentir durant son arrestation. Se rendait-il compte de ce qui l'attendait après cela ? Qu'est ce qui était en train de se produire dans sa tête ?
J'appris qu'il était employé de commerce à la date de l'arrestation. Où travaillait-il ? De nouvelles questions se bousculaient dans ma tête...
Ses enfants, sa femme, où étaient-ils et que sont-ils devenus ?
J'essayais d’imaginer d'une manière logique sa vie à Rouen. Près de la rue de la Pie, il y avait différents commerces. Je soumettais l'hypothèse que celui-ci devait passer par l'église Jeanne d'Arc. Mais pas celle que je connais aujourd’hui
Je ne pouvais pas en dire plus étant donné que tous les commerces ont été changés aujourd’hui.
Je me suis donc tourné davantage sur ses relations familiales et sociales. Mon premier réflexe fut de me renseigner sur sa femme et ses deux enfants, cette information a été mentionnée sur le mandat d’arrêt de celui-ci.
Encore une fois les efforts entrepris ont été vains. Aucune information, aucun nom associé à la recherche de Monsieur Storch. J’étais donc face à une interrogation. Ses enfants ont-ils été arrêtés? Et sa femme? Je ne le saurai peut-être jamais.
Sur le côté de l'écran, à gauche je trouvais les différentes photos légendées associées au profil de Storch.
Je croise mes sources afin de trouver des proches de Chaskel. Rien pas une personne, pas un proche qui pourrait me donner l'ombre d'un indice.
Je me dirige à nouveau sur le site du mémorial de la Shoah. Je liste toutes les personnes dont le nom se rapproche plus ou moins de Storch. J'ai dès lors repéré plusieurs personnes grâce à une photographie.
Et enfin je trouve. Même si je ne comprends pas toutes les légendes, les noms de plusieurs personnes interpellent. Il s'agit notamment de sa première sœur se nommant Keile Storch. Par la suite j'ai pu avoir accès à diverses photos qui m'ont amené à divers profils de personne. La première photo que j'ai pu apercevoir sur la fiche d'identité du déporté était celle où il se trouvait avec ses deux sœurs et sa mère. A cette époque la famille était domiciliée encore en Pologne. Je savais que peu de temps après ces personnes allaient se rendre en France. Certaines photos datant de quelques années après ont été prises en France.
En retournant quelques jours plus tard sur le profil de Storch Chaskel. J'ai trouvé de nouveau une photo de Storch accompagné de diverses personnes de sa famille. Mais j’ignore leur identité. Des neveux, des nièces, des tantes ou encore des frères et sœurs ?
Le mystère restera probablement enfoui à jamais pour moi, MAIS je n’oublierai pas CHASKEL STORCH.
Adrien et Allison
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La première fois que j’ai vu le nom de Bernard Holstein, c’était aux archives départementales de Rouen. Qui était-il ? Faisait-il partie des rescapés juifs où était-ce une victime de la Seconde Guerre Mondiale ? Parce qu’à ce moment, les faits restaient très flous pour moi. Ce que j’avais appris lors de mon cursus scolaire sur la Seconde Guerre mondiale était loin de ce que j’allais alors apprendre. Son nom était inscrit sur un procès-verbal datant du 6 mai 1942. Je sais que Bernard Holstein a vécu avec sa famille dans le centre de Rouen, au 79 rue Jeanne d’Arc. Je connais cette ville depuis toujours ; j’y sors avec des amis, je travaille là-bas. En raison de son architecture atypique, c’est une ville très touristique.
Monsieur Holstein vivait dans une rue où je passe chaque matin, en allant travailler. Tout près de la rue Jeanne d’Arc, qui est une rue très connue à Rouen, se trouve la rue du Gros Horloge qui est un incontournable de Rouen. C’est dans ce quartier que je travaille, j’y passe beaucoup de temps et j’ai beaucoup de souvenirs dans ce centre-ville. Peut-être que la famille Holstein y passait souvent ? Sur le procès-verbal du 6 mai 1942 qui est conservé aux Archives Départementales, j’ai appris que Bernard Holstein était dentiste. Il avait probablement son cabinet dans les alentours, avec une clientèle habituelle. C’est le seul dentiste juif de la rive droite de Rouen qui a eu le droit de continuer d’exercer. Pourquoi ? Il faudrait rechercher …
Il fut arrêté la première fois lors de la rafle du 6 mai 1942, interné au camp de Drancy et libéré trois mois plus tard. Il est probable qu’il ait été libéré parce qu’il a combattu lors de la Première Guerre mondiale.
Denise Holstein, sa fille, raconte dans son livre intitulé ‘’ Je ne vous oublierais jamais mes enfants d’Auschwitz…’’ qu’elle et ses parents sont arrêtés chez eux le soir du 15 janvier 1943 lors de la grande rafle de tous les Juifs de Rouen. Que sont-ils devenus ? Ont-ils eu le temps de se préparer et d’emmener des provisions ? Le soir de leur arrestation, Denise Holstein explique qu’elle prépare le café pendant que ses parents sont à table avec un invité, M. Claire. Il est neuf heures quand la sonnette retentit. Tous les trois seront arrêtés, tandis que le petit frère de Denise, Jean, se trouve en zone libre. Se préparaient-ils à leurs arrestations ? Comment Jean est-il passé en zone libre ? Après avoir été emmené au commissariat central, la famille Holstein partira pour Drancy. Après quelques semaines, Denise, tombe malade, elle attrape la diphtérie. Que va-t-il se passer pour la famille Holstein ? Va-t-elle s’en sortir?
Le destin de Denise Holstein changera, elle partira pour l’hôpital de Paris, où elle sera soignée. Puis il ira dans des foyers pour enfants de parents déportés tandis que sa grand-mère habite à Paris. A ce moment Denise ne sait pas qu’elle ne reverra jamais ses parents… Bernard et Juliette Holstein sont toujours internés à Drancy, jusqu’au 20 novembre 1942, où ils partiront vers l’inconnu appelé ‘’ Pitchipoï ’’ disent-ils dans une lettre envoyée à Denise chez sa grand-mère. La famille Holstein va-t-elle être à nouveau réunie ? Je me demande s’ils ont connu Mr Levy, qui résidait dans la même rue qu’eux. Quel temps faisait-il le soir du 6 mai où Mr Holstein fut arrêté pour la première fois ? Après quelques recherches de la part des groupes de notre classe, je sais que les conditions météo étaient plutôt favorables. Denise Holstein, quant à elle, partira à Auschwitz le 31 juillet 1944…
Elle n’y retrouvera pas ses parents. Je ne saurais jamais ce qui est vraiment arrivé à Bernard Holstein hormis le fait qu’il fut assassiné à Auschwitz.
‘’ Il faut longtemps pour que resurgisse à la lumière ce qui a été effacé. Des traces subsistent dans des registres et l’on ignore où ils sont cachés et quels gardiens veillent sur eux… ‘’ Patrick Modiano, Dora bruder
Aurélien
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Le 5 janvier 2017, lors d'une sortie aux archives départementales à Rouen, j'ai vu pour la première fois le nom de Berko Fischman. Son nom, comme celui de beaucoup d'autres personnes, était écrit sur un procès-verbal d'arrestation, datant du 6 mai 1942, j'ai pu en sortir quelques informations sur Mr. Berko Fischman.
Par exemple, je sais qu'il était né à Dambewitz, le 13.05.1844. Il était de nationalité Russe. Il habitait 1 rue Percière à Rouen, une rue que je connais assez bien puisque j'ai vécu au 72 rue Jeanne d'Arc et que mon appartement donnait sur cette rue, il y a un peu plus d'un an. Je ne saurais vous dire si il y avait déjà ce petit bar, dans lequel j'ai souvent été boire un verre en rentrant du boulot ou des cours pour me détendre.
Actuellement je me trouve au centre de la salle 15 à travailler sur cet écrit, parmi 10 autres personnes qui forment d'autres groupes. Notre formatrice est assez stressée, par rapport au timing.
J'ai commencé à connaître la ville de Rouen, lorsque je suis venue y vivre pour mes études. Je sais donc que Mr. Fischman habitait 1 rue Percière tout près du Palais de Justice, endroit devant lequel je passe régulièrement quand je suis dans Rouen. Cet homme a été arrêté une première fois le 16 mars 1942 et il fut emmené à la prison Bonne Nouvelle. D'après ce que je peux lire, il a été interné à Pithiviers, où il a été conduit par le convoi n°14 à destination d'Auschwitz le 03 août 1942. Visiblement, il était avec 1 033 autres personnes pour lesquelles l'arrivée fut terrible, car je peux lire, sur la photographie des convois à Auschwitz : 482 personnes gazées. Il restait donc 22 hommes et 542 femmes vivants de ce convoi pour aller travailler dans ce centre de mise à mort.
En début d'année scolaire, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre, quand on m'a annoncé ce projet. Je me posais des questions par rapport au voyage, ce que je verrai sur place, ce que je pourrais ressentir comme émotion... Une multitude de questions est venue se loger en moi.
Je pense qu'il a dû arriver à Auschwitz aux alentours du 6/7 août 1942, je peux supposer qu'il a été assassiné dès son arrivée au camp car 482 personnes ont été tuées des leurs premiers pas sur le camp ou bien il a peut-être été assassiné plus tard après plusieurs jours de travail sur le camp. Mais je peux malheureusement être sûre qu'il n'a pas survécu à cette rafle.
Lundi 20 mars, je suis allée avec ma classe à la synagogue de Rouen situé 55 rue des Bons Enfants, où j'ai pu voir des plaques commémoratives portant la plupart des noms des déportés de Rouen...
Contre toute attente le nom de Monsieur Fischman n'y figure pas. Pourquoi ?
En parlant avec le trésorier de la synagogue, il a expliqué que des noms avaient dû être « oubliés » mais qu'il essayait de trouver des fonds afin de pouvoir rajouter une plaque avec les noms manquants.
Cette journée du 20 mars 2017, j'ai parcouru les rues de Rouen avec trois autres filles afin de retrouver les lieux où habitaient ces personnes déportées. Quand je suis arrivée rue Percière, je savais que cette rue existait déjà en 1942, qu'elle n'avait pas changé de nom, mais était-elle déjà comme ça ? Y avait-il déjà une librairie ? Un bar ? Un restaurant ? Rien ne pouvait me le dire ! Je ne peux pas être sûre que sa porte était celle que j'ai vue en ce jour ! Etait-ce cette petite porte d'un mètre de large sur 2m50 de haut ? Était-elle de couleur grise comme maintenant ou a-t-elle été repeinte ? Était-elle en bois comme maintenant avec du fer forgé au milieu ou non ? Toutes ces questions restent aujourd'hui pour moi sans réponse.
D'après ce que je sais, Berko Fischman était marchand ambulant, je suppose donc qu'il devait se lever tôt le matin mais avait-il peur de vivre dans cette rue, de partir seul le matin de cette rue ? Pour moi je ne pense pas ; car cette rue est située à deux pas du palais de justice, cela devait être un endroit donc assez sécurisé comme aujourd'hui je pense.
Par mes collègues de classe, j'ai pu savoir que d'autres déportés habitaient juste la rue derrière la sienne, mais je ne sais pas si il les connaissait, peut-être était-ce des amis ? Des collègues ? A-t-il aussi connu cette ville comme nous la connaissons aujourd'hui vivante en journée comme dans la nuit ? Était-elle touristique en ce temps-là ? Y avait-il déjà des magasins peut-être pas autant mais en existait-il ?
Je ne peux pas dire grand-chose sur sa vie en général, sauf ces petites choses déjà énoncées auparavant et qui témoignent de sa vie.
Car je ne saurai jamais si il avait des amis, avec qui il pouvait passer des soirées à rigoler, à parler sans se prendre la tête, à décompresser ou était-il plutôt du style renfermé à rester seul chez lui.
Le voyage en Pologne, ces déplacements au mémorial de Caen, m'ont apporté énormément de renseignements, d'éléments que je n'aurais pas imaginés ou que je ne savais pas ; mais certains points, certaines questions restent toujours sans réponses.
Pour Mr Berko Fischman des éléments me manquent, des choses de sa vie auxquelles je ne peux répondre resteront un éternel secret emporté avec lui. Mais par cet écrit je LUI rends hommage, à lui et à toutes ces personnes assassinées et je leur montre que nous aurons toujours une pensée pour eux. Qu’il nous est impossible de les oublier. Nous ne pourrons jamais savoir exactement ce qu'ils ont ressenti et vécu mais on peut faire une chose : éviter tout conflit inutile ou toute action qui pourrait nous ramener en 1942.
Aline
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La première fois que j’ai vu le nom Ettinger c’était le 5 janvier 2017, aux archives départementales à Rouen, afin de consulter les procès-verbaux d’arrestation de la rafle du 6 mai 1942 qui a eu lieu dans la ville de Rouen.
Ce jour-là arrivée dans la salle de consultation des documents, un vide s’est installé, je me suis assise à une table… mon professeur m’a donné les PV ainsi que le contrôle des Israelites.
J’ai recensé plusieurs PV d’arrestations concernant plusieurs personnes dont la vie avait basculé ce jour-là. Après quelques heures passées aux archives, un nom revenait à plusieurs reprises, le nom d’Ettinger
Au fur et à mesure que je relisais les documents donnés je me suis aperçue que ceux-ci ne concernaient pas une seule personne, mais toute une famille.
Aujourd’hui le lundi 3 avril 2017, je sais que Nathan est le père ; il est âgé de 52 ans lors de son arrestation et est né en Russie. Après plusieurs années passées en France, il obtient la nationalité française qui lui sera ensuite enlevée –je ne sais plus exactement quand, mais je chercherai-.
Sa femme Hentza est âgée de 52 ans, elle aussi est née en Russie et plus tard elle obtiendra la nationalité française. Tous les deux ont eu 7 enfants.
En 1942, Henri est âgé de 29 ans, Lisa 29 ans, Jacques 27 ans, Ida 22 ans, Albert 21 ans, Odette 18 ans et Maurice 16 ans.
Dans le livre de l’historienne Françoise Bottois, j’ai retrouvé, il y a quelques semaines, cette famille et j’ai pu mettre un visage sur tous ces noms.
Sur les photos on voit une famille unie qui semble être heureuse, le père n’apparaît pas sur les photos…
Je pense que c’est peut-être Monsieur Ettinger qui prend la photo.
Je pense que c’était une famille sans histoire qui ne se faisait pas remarquer, des personnes innocentes avec un travail, une famille vivant comme tout le monde. Je trouve ça très injuste qu’on les ait déportés seulement à cause de leur religion.
Sur une des deux photos, la mère et ses enfants sont debout devant leur immeuble ; ils se tiennent tous par la taille et les plus jeunes sont assis par terre.
Le 18 janvier 2017 je suis allée à Auschwitz avec ma classe (ainsi que toutes les autres classes qui travaillent sur le projet « voyage d’étude à Auschwitz »).C’était pour moi une occasion de voir dans quelles conditions les personnes qui étaient emmenées à AUSCHWITZ vivaient, on allait pouvoir m’expliquer ce qui se passait dans le camp. Leur arrivée, le destin des enfants…
Avant, le 8 décembre 2016, j’ai pu profiter de la présence de personnes extraordinaires au mémorial de Caen d’une dame qui m’a émue, Ginette Kolinka qui a raconté comment elle a vécu ces années qui l’ont marquée à jamais et je me demande aujourd’hui si toute la famille Ettinger a vécu des choses similaires.
A AUSCHWITZ une personne a fait voir l’intérieur de ce camp, j’ai fait la marche que les déportés faisaient en arrivant. Ce fut pour moi dur émotionnellement comme physiquement, le plus dur pour moi a été quand j’ai su que les mères étaient séparées de leurs enfants, sans doute sans savoir qu’elles ne les reverraient jamais.
En pensant à cette famille, je me demande si elle a été séparée dès le début ou a-t-elle pu vivre ces jours ensemble, monsieur Valdek (notre guide à Auschwitz) a expliqué que les personnes travaillaient jusqu’à épuisement.
Le 20 mars je me suis rendue dans la ville de Rouen que je connais depuis toute petite. Pendant cette journée j’ai pu aller dans la synagogue rue des Bons enfants à Rouen.
En rentrant dans la synagogue, j’ai vu une plaque commémorative avec tous les noms des déportés juifs. Parmi eux se trouvaient les noms de Monsieur et Madame Ettinger et de leurs 7 enfants ancrés dans la pierre. C’est à cet instant précis que j’ai ressenti le plus de peine pour cette famille et je ne peux pas me mettre à leur place mais je peux seulement imaginer comment cela a pu se passer, comment ils ont pu vivre ces moments de peur et de souffrance.
Je sais que la famille habitait 8 et 10 rue Eau de Robec. Aujourd’hui c’est une petite rue étroite. Arrivée devant les numéros, j’ai vu une grande porte verte en bois et l’immeuble est recouvert de motifs à traits verticaux et de croix de la même couleur que la porte ; l’immeuble possède une quinzaine de fenêtres.
Je me suis demandé, à cet instant et devant cette porte, comment cette famille a pu vivre après l’ordonnance du statut juif du 27 septembre 1940, face aux regards des gens qui les montraient et les jugeaient peut-être par rapport au port de l’étoile de David.
Quel était leur mode de vie après le port obligatoire de l’étoile, je me demande si elle était en évidence, si les plus petits enfants allaient encore à l’école ou si alors ils restaient confinés chez eux.
En passant pour la première fois dans cette rue et en voyant la porte de l’immeuble dans lequel ils habitaient, je me posais d’autres questions : ce fameux soir de l’arrestation comment Nathan, Albert et Henri se sont préparés à partir, quelles affaires ont-ils pris ?
Savaient-ils ce qu’il allait leur arriver, savoir où on va, sans savoir si un jour on va revenir, pour combien de temps on y reste, mais savaient-ils où ils allaient savaient-ils ce qui allait se passer, qu’ont-ils pris pour partir, ont-ils pris assez de provisions,de vêtements.
Comment les autres membres de la famille ont réagi en voyant les trois hommes partir, le reste de la famille savait-elle qu’elle allait partir elle aussi ? Plus tard. S’y sont-ils préparés ?
A notre époque les choses sont toujours les mêmes, on juge toujours les personnes qui ont une religion, un physique différent du nôtre …les choses n’ont pas évolué, je pense que les choses ne changeront pas, malgré ce qui a pu se passer.
En début d’année je ne savais rien de tous les membres de cette famille, je ne savais pas non plus tout ce qui s’était passé sur Rouen je pense que l’on nous cache toutes ces choses pour ne pas se rappeler de l’horreur de cette rafle ; toutes ces personnes qui ont été expulsées qu’on a humiliées.
Savaient-elles vraiment où on les emmenait ? Ces mères à qui on enlevait leurs enfants savaient-elles qu’elles ne les reverraient sans doute jamais ?
Ce sont toutes ces choses qui me donnent envie de continuer à suivre l’histoire de cette famille, j’ai eu envie de savoir ce qui était vraiment arrivé à ses parents et leurs 7 enfants.
Je sais aujourd’hui grâce aux documents que j’ai pu lire et aux enquêtes menées sur le terrain ce qui est arrivé aux membres de cette grande famille.
Nathan le père âgé de 55 ans a été déporté à Auschwitz le 22 juin 1942 par le convoi n°3, la mère Hentza avait 52 ans et elle a été déportée le 10 février 1943 par le convoi n°48, Albert et Henri ont été déportés le même jour que leur père, Ida, Lisa, Odette et Maurice ont été déportés en même temps que leur mère, seul Jacques lui a été déporté le 23 septembre 1942 par le convoi n°36.
En 1945 tous les Ettinger n’étaient plus là : ils ont été assassinés pendant leur internement ou même à leur arrivée.
Le jour de l’arrestation du 6 mai 1942 il faisait beau, je connais la météo grâce aux recherches que j’ai pu faire sur internet, j’imagine que ce jour-là les enfants ont pu sortir dehors pour se promener et profiter de cette belle journée.
Je ne sais pas et je ne pense pas qu’un jour je trouverai la réponse à cette question - les parents se doutaient-ils que ce soir-là leur vie allait changer ?
Grâce au PV j’ai su que tout le monde n’avait pas été arrêté le même soir. Je sais aussi que les arrestations se passaient le soir après le couvre-feu pour ne pas que les habitants voient l’expulsion, la panique, les pleurs des juifs.
« Il faut longtemps pour que resurgisse à la lumière ce qui a été effacé, des traces subsistent dans les registres. » Modiano
En relisant tous les documents je sais que Nathan 55 ans est marchand des saisons, Henri 29 ans est employé de bureau, Jacques 27 ans est Manœuvre, Albert 24 ans est lui aussi employé de bureau, Lisa 29 ans est vendeuse et sa sœur Odette 18 ans est peut-être encore écolière.
J’ignorerais toujours à quoi ils passaient leurs journées, en compagnie de qui, s’ils étaient bien ensemble…
C’est là le secret de cette famille, un terrible secret… les ordonnances, les autorités, les dépôts, les camps, l’Histoire, le temps, tout ce qui les a détruits.
Le mardi 25 avril je suis allée sur un site internet qui parle de la famille ETTINGER, je me suis aperçue qu'il était tenu par Monsieur Philippe ETTINGER un descendant du frère de Nathan. Sur ce site se trouvait une adresse mail... J'ai eu donc envie de le contacter. Sur l'email envoyé, je lui ai demandé si je pouvais publier les photos de la famille sur laquelle je travaille et je lui ai également transmis l'adresse du blog que je tiens avec ma classe.
Le Mercredi 26 il m'a répondu :
Les enfants Ettinger et leur mère
Source : Livre de Françoise BOTTOIS « De Rouen à Auschwitz »
Monsieur et madame Ettinger
Source : http://ettinger.fr/leurhistoire.htm
Océane B. et Océane T.
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Je pense que la restitution a été un moyen efficace et concret de rendre hommage à toutes les personnes déportées.
Je pense que la diversité des travaux a permis de montrer que tous les élèves se sentaient concernés et que le devoir de mémoire avait été compris par tous.
Nous avons tous pu nous exprimer et montrer notre compréhension des événements du passé.
Nous pouvons donc dès lors dire que nous avons participé à la préservation de la mémoire.
Je pense que cela nous a fait grandir et nous a fait comprendre certains détails de l'histoire de manière humaine et non de manière théorique.
Je pense que cela nous a permis de nous sentir unis face à une telle cause.
Nous pouvons donc dire que cela nous a permis de préserver la mémoire de certaines personnes.
Nous en ressortons enrichis.
Cela nous a permis de nous sentir « proches » des personnes déportées parce qu’elles nous ressemblaient.
(…) quelques sentiments ont pris place : la peur de mal faire, le trac et même la peur de parler de choses ayant touché gravement la vie de certaines personnes.
(…) je pense que nous étions tous fiers de montrer notre travail
(…) certains détails comme le nom des déportés ont eu du mal à sortir de ma bouche, c'était comme si d'un coup je me rendais compte que la mémoire de beaucoup de personnes pesait sur mes épaules.
J’ai trouvé notre prestation assez riche en émotions ; pour cause, ce projet nous tenait très à cœur et je pense qu’on a réussi à retransmettre le but de ce projet qui était de marquer tous les esprits afin de ne plus reproduire l’atroce et l’inhumain.
Je pense que notre travail pour le projet a ému beaucoup de personnes et que le message que nous voulions faire passer à tout le monde a bien retenti, pour que l’horreur ne se reproduise plus jamais. Le message n’a pas fini de passer…
Hommage à Charles Baron
Le 17 mai 2017, nous sommes allés à Caen afin de faire une restitution de tous les projets construits dans chaque établissement. A la fin de la journée de restitution nous avons rendu hommage à un homme, Charles BARON, qui était un rescapé d’Auschwitz et qui était témoin de cette tragédie en 1942. Il s’imprégnait depuis 10 ans du travail de chaque établissement sur Auschwitz. Malheureusement Mr BARON nous a quitté en octobre dernier et n’a donc pas pu assister cette année à la restitution, mais nous lui avons rendu hommage et nous devenons des passeurs de mémoire de son histoire et de celle de millions d’autres personnes déportées.
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Cette vidéo est issue de la restitution du projet "Voyage d'étude à Auschwitz" menée par une classe de première Bac Pro Commerce de l'IFA Marcel Sauvage de Mont-Saint-Aignan (76) durant l'année scolaire 2016-2017.
https://www.youtube.com/watch?v=TiNcKo1Uj1A
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Durant l'été 2017, monsieur David Kusman est entré en contact avec nous. En effet, après consultation du blog, il nous a appris que Joseph Kusmanas était son grand-oncle. Joseph était né à Papile en Lituanie le 9 février 1904. Il demeurait 23 place Carnot sur la rive gauche de Rouen et exerçait la profession d'ingénieur mécanicien.
Il a été arrêté le 6 mai 1942 lors de la première des trois grandes rafles de juifs de Rouen. Il a été dirigé vers la prison Bonne Nouvelle située rive gauche de la ville puis il a été emmené par camion en gare de Rouen. De là, un train l'a emmené vers le camp de Drancy où il a passé quelques semaines. Le 22 juin 1942, il est déporté vers Auschwitz dans le convoi N° 3. Les 933 hommes et les 63 femmes qui composent ce troisième convoi arrivent à Auschwitz quatre jours plus tard et sont tous sélectionnés pour le travail. Seuls 29 hommes et 5 femmes de ce convoi survivront à cette terrible épreuve.
Voilà ce que nous savions après notre étude. Grâce à M. David Kusman, nous avons pu connaître le jour exact du décès de Joseph Kusmanas. En effet, grâce à un certificat de décès dressé par les nazis du camp et non détruit en janvier 1945, nous savons que Joseph est décédé le 29 juillet 1942, donc peu de temps après son arrivée. Par ailleurs, M. Kusman possède un contrat de cession de bail dans lequel on retrouve l'adresse du 23 place Carnot. Voici l'image de la première page de ce contrat.
Nous sommes heureux de constater que ce blog permet des échanges à distance sur le sujet de la Shoah. Grand merci à M. David Kusman pour sa contribution et pour la richesse des échanges que nous avons eus.
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